21.00 | Adresse à la nation du Président de la République

Adresse à la nation du 19 avril 2020 du Président de la République de Madagascar
Traduction libre de la version malgache radio télévisée

Chers compatriotes,

Mesdames et Messieurs,

Cela fait exactement 1 mois aujourd’hui que nous sommes en situation d’exception, suite à la confirmation de 3 cas de Covid-19.

Une rétrospective de cette période nous rappelle que 5 550 natifs et étrangers travaillant et/ou résidant à Madagascar ont pu retourner au pays dans un délai imparti. Toutes ces personnes ont été testées dans les 15 jours suivant leur arrivée. Les diagnostics ont révélé 57 cas positifs de Covid-19 et la majorité de ces personnes infectées sont actuellement rétablies ou en voie de guérison.

3 autres cas ont toutefois été confirmés en amont, à savoir le marin Malagasy (Toamasina), le touriste et le couple en provenance de l’étranger, ayant été hébergé par des proches à Antananarivo. Ils sont à l'origine des cas contacts.

63 cas de contamination par contact avec des personnes infectées sont actuellement recensés.

A l’évidence, les contacts sont les cas les plus complexes à gérer. C’est pour cela que nous avons adopté des mesures préventives afin de réduire les risques de propagation. Néanmoins, la lutte contre le Covid-19 n’est pas encore terminée. Elle nécessite une période relativement longue dont la durée est indéterminée comme le confirment les situations prévalant à travers le monde. En Chine, par exemple, des personnes guéries du Covid-19 qui sont retournées chez elles ont été réinfectées.

Nous pouvons affirmer qu’à Madagascar, la propagation du virus est maîtrisée. En effet, dans les pays comme les Etats-Unis, l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne et la France, les contaminations sont multiples et le nombre de décès quotidiens se compte par milliers. La gestion des enterrements devient compliquée. Les hôpitaux et les cimetières manquent désormais de place. Grâce à Dieu, Madagascar n’en est pas à ce stade. Cela s’explique par l’adoption de mesures adéquates bien que les prises de décision aient été difficiles. Je tiens ainsi à exprimer ma reconnaissance à vous tous qui avez suivi les directives établies.

Le Gouvernement a constaté que le mois écoulé a été pénible. J’ai d’ailleurs reçu et entendu de nombreuses demandes et remarques relatives à cette difficulté dont je suis pleinement conscient. Rappelons toutefois que nous ne sommes pas les seuls à souffrir de la situation. D’autres pays sont beaucoup plus affectés par le Covid-19. C’est pour pallier à la précarité que nous avons adopté des solutions telles les “Vatsy Tsinjo”, désormais gérés et distribués par les comités Loharano. L'ensemble des dispositions adoptées vise ainsi à alléger les difficultés des plus démunis mais aussi de toute la population Malagasy.

Néanmoins, des défaillances sont constatées dans la gestion des aides et c’est ensemble que nous allons redresser cette situation. Je déclare que les abus et détournements des aides et subventions destinées à la population sont inacceptables. Ces profiteurs ne bénéficieront d’aucune tolérance et seront sanctionnés au regard de leurs actes. 

Nous allons adopter de nouvelles mesures en prenant soin de corriger les erreurs commises.

Cher peuple Malagasy,

Malgré les nombreuses dispositions et mesures adoptées, nous ne pouvons obtenir de résultat probant sans passer par un changement de mentalité. Le bout du tunnel est encore loin si certains d’entre nous persistent dans la malhonnêteté, l’égoïsme, la haine, mais surtout le manque de foi dans l’émergence de Madagascar. Comme je l’ai répété à maintes reprises, Madagascar, pays béni de Dieu, regorge de potentiels. Si nous, Malagasy, n’avons foi ni en notre pays ni en nos dirigeants, comment les autres pourraient-ils croire en nous ?

Oui, nous faisons encore partie des pays pauvres. Mais le monde entier reconnaît que Madagascar possède des ressources naturelles exceptionnelles. C’est d’ailleurs ce qui nous démarque de nombreux autres pays. Nous devrions avoir foi dans un avenir brillant pour Madagascar.

Chers compatriotes,

Il est du devoir du Gouvernement d’explorer toutes les pistes pouvant mener à une solution efficace contre cette pandémie.  Personnellement, je suis convaincu que nos plantes sont des outils efficaces pour lutter contre le Covid-19. Nous sommes en effet le 3ème pays exportateur d’huiles essentielles utilisées à des fins thérapeutiques.

En ce sens, j’ai fait appel aux scientifiques et chercheurs Malagasy auxquels j’exprime ma reconnaissance. Ils ont apporté leur soutien en concentrant des efforts conjugués dans de nombreuses recherches aujourd’hui couronnées de succès.

Il est connu depuis longtemps que nous possédons les connaissances nécessaires en phytothérapie. En témoignent les nombreux produits issus de nos laboratoires. Nous avons hérité du savoir-faire de nos aînés et pouvons actuellement profiter du fruit de leurs recherches.

Comme je l’ai répété à plusieurs reprises, Madagascar possède les ressources nécessaires pour se démarquer des pays d’Afrique et de l’Océan Indien. Il est donc légitime de prioriser les recherches médicinales traditionnelles qui nous permettent de lutter efficacement contre le Convid-19.

Nous avons ainsi collaboré avec l’IMRA (Institut Malagasy de Recherches Appliquées), fondé en 1957 par le Pr Rakoto Ratsimamanga. Rappelons que cet institut se consacre aux recherches de traitements traditionnels à base de plantes. Cette collaboration nous a permis d’en apprendre davantage sur la phytothérapie Malagasy. L’IMRA a déjà produit plusieurs remèdes dont les ingrédients ayant suscité l’intérêt des pays étrangers.

Suite à notre déclaration d’il y a quelques semaines, les journalistes internationaux ont commencé à s’informer sur le composant susceptible de guérir le Covid-19. Il s’agit de l’artemisia, importé à Madagascar en 1975 par le Pr Ratsimamanga. Cette plante a fait l’objet de nombreuses recherches, tant à Madagascar que dans d’autres pays.

Il est important de noter que Madagascar est le premier producteur d’artemisia en Afrique. Nous sommes également le pays à posséder la meilleure qualité de cette plante médicinale, à l’échelle mondiale. A cet effet, le Gouvernement a sollicité et soutenu les recherches axées sur les vertus de  l’artemisia. On sait déjà que cette plante renforce le système immunitaire. Elle possède des vertus antipaludiques et permet de prévenir un nombre important de maladies, pour ne citer que les pathologies pulmonaires.

Je vous invite à suivre ce bref reportage sur l’artemisia. [https://youtu.be/W6TgP5RlsDQ]

Si la chloroquine a pu guérir des patients atteints du Coronavirus, rien ne nous empêche de combattre la maladie par la phytothérapie Malagasy.

Aujourd’hui, je déclare officiellement aux Malagasy, mes amis, ma famille, mes compatriotes, que nos recherches sont concluantes. L’IMRA a développé un remède qui a déjà été testé sur des patients du Covid-19 à Madagascar. Ces essais nous permettent d’affirmer que le remède baptisé Covid-Organics réduit considérablement les effets du virus sur l’organisme. Nous sommes déjà au coeur d’une phase de production massive de Covid-Organics.

La présentation officielle de ce remède aura lieu demain lundi [ndlr : 20 avril 2020]. Elle sera conjointement menée par l’IMRA, les chercheurs et les savants Malagasy. Ce remède nous offre plus de visibilité sur l'adéquation des nouvelles mesures qui seront annoncées ce soir. Comme mentionné précédemment, c’est une guerre internationale que nous menons contre le Covid-19.  Plusieurs pays ont déjà entamé des recherches en vue de concevoir le traitement idéal. En ce qui concerne Madagascar, les chercheurs se sont mis à pied d’œuvre dès la confirmation des trois premiers cas de Covid-19. Nous collaborons parallèlement avec des scientifiques et médecins de différents pays, dont les Etats-Unis. Les essais cliniques seront donc lancés dès la semaine prochaine.

Je vous invite à visionner ces images qui montrent une partie des échanges que nous menons avec les scientifiques d’autres pays. [vidéo]

Cher peuple Malagasy,

Le Gouvernement est parfaitement conscient des difficultés que la majorité rencontre face à la situation actuelle.  Il est du devoir du Gouvernement de trouver les solutions adéquates pour assurer la maîtrise de la propagation du virus tout en veillant aux impacts sociaux des mesures adoptées.

La prise de décision est loin d’être aisée, en particulier lorsque la vie de nos compatriotes est en jeu. Mais il est également du devoir du Gouvernement de protéger la population contre les risques d’une contamination pouvant se révéler fatale.

En ce sens, les nouvelles dispositions, applicables dès ce jour sont les suivantes :

• Nous entrons dans une phase de déconfinement progressif, en particulier dans le secteur professionnel. La reprise se limitera donc à une demi-journée de travail, de 6 heures à 13 heures. En revanche, ceux qui résident à Antananarivo, Fianarantsoa et Toamasina ne sont pas autorisés à quitter leur région de résidence.
• Le couvre-feu est maintenu sur tout le territoire. Il s’étend désormais de 21 heures à 4 heures.
• A compter de demain, lundi, tous ceux qui quittent leurs foyers devront obligatoirement porter des masques. Une distribution gratuite est prévue du 20 avril au 26 avril dans les villes ayant enregistré des cas contacts (Antananarivo, Toamasina et Fianarantsoa).
• A compter du lundi 27 avril, toute personne ne portant pas de masque sera sanctionné par des travaux d’intérêt général (nettoyage d’espaces verts, d’écoles ou de rues).
• Concernant le secteur de l’éducation, je comprends l’inquiétude des parents qui redoutent une année blanche, en particulier ceux dont les enfants devraient passer des examens officiels. La reprise progressive est donc programmée comme suit : le mercredi 22 avril pour les élèves en terminale et en 3ème puis le lundi 27 avril pour les élèves en 7ème.  Cette reprise est soumise à conditions. Des masques seront distribués à tous les élèves. Le Covid-Organics sera également distribué gratuitement aux élèves afin de les protéger contre le Covid-19. Au sein des classes, chaque élève occupera un banc individuel et les mesures sanitaires devront être respectées.
• Concernant les fonctionnaires, le service minimum déjà instauré est maintenu. L’organisation relève des compétences des Ministres et Ministères.
• Les acteurs du secteur privé sont invités à s’organiser en fonction de leurs domaines d’activités. Les professions libérales reprendront progressivement à partir du mercredi 22 avril prochain. Cette reprise doit impérativement s’accompagner des mesures sanitaires. Un maximum de 5 personnes est autorisé dans les espaces partagés. La distanciation minimale de 1 mètre doit être appliquée. Le port de masque est obligatoire. Des mesures d’hygiène doivent être adoptées. Toutes les activités doivent cesser à 13 heures.
• Les établissements de restauration sont autorisés à recevoir des clients sur place jusqu’à 13 heures. Au-delà, les activités se poursuivront exclusivement via un système de livraison à domicile.
• Concernant les transports en commun, les taxis sont autorisés à transporter un maximum de 3 passagers (1 à l’avant et 2 à l’arrière). Les bus (taxi be) pourront circuler mais sans les strapontins au niveau de l’allée. Il est formellement interdit d'embarquer des voyageurs debout. Le port de masque est obligatoire pour les passagers comme pour les chauffeurs. Par ailleurs, le nombre maximum de passagers sera limité à 18 personnes par bus. Le non-respect de ces mesures est passible d’une mise en fourrière. Les taxi brousse au départ d’Antananarivo, Fianarantsoa et Toamasina ne sont pas encore autorisés à circuler. Tous les véhicules de transport en commun seront obligatoirement soumis à une désinfection.
• Le rassemblement de plus de 50 personnes reste interdit (manifestations culturelles, sportives…).

Chers compatriotes,

Plusieurs mesures sont adoptées mais le combat n’est pas encore gagné. Je fais appel à vous pour soutenir le pays. Notre succès, notre développement, le fait que nous trouvions le remède à cette pandémie ne relève pas de la victoire d’une ou de quelques personnes. C’est la victoire de toute la population Malagasy. Les obstructions et les critiques sur les efforts déployés reflètent un désintérêt pour le pays et pour les compatriotes. Voilà pourquoi j’en appelle à la solidarité et la cohésion, des valeurs fondamentales pour les Malagasy.

La prise de responsabilité de chacun nous permettra de traverser cette épreuve avec brio. Je vous invite donc à suivre scrupuleusement l’ensemble des directives énoncées.

Toute chose se déroule selon une volonté divine que les humains ne comprennent pas forcément. Remettons donc toute chose aux mains de Dieu.

Notre pays, terre de nos ancêtres est sacré.

Merci de votre attention, Mesdames et Messieurs.