Communiqué de presse du GEM

La crise politique dans laquelle le pays est plongé depuis plus de 3 ans a eu des impacts socio- économiques négatifs sur lesquels le secteur privé a attiré l’attention à plusieurs reprises et que les Partenaires Techniques et Financiers de Madagascar ont essayé d’atténuer dans la limite permise par les règles qui régissent leurs institutions respectives.

Sur le plan macro-économique, les indicateurs significatifs sont édifiants :

  • Taux de croissance : -3,7% en 2009 ; + 0,6% en 2010 ; + 2,8% en 2011 (prévision)
  • Taux d’investissement : 31,0% en 2009 ; 30,4% en 2010 ; 25,4% en 2011 (prévision)
  • 360.000 pertes d’emploi depuis le début de la crise.

Au niveau sectoriel, aucune branche d’activité n’a été épargnée. Les entreprises ont dû dans l’ensemble faire preuve d’ingéniosité pour assurer leur survie. 

La crise a fortement impacté un large pan de l’économie. 

Dans l’industrie, 35 à 60% des capacités de production seulement sont utilisés. 10.000 emplois ont été perdus. La quasi-totalité des entreprises qui ont travaillé dans le cadre de l’AGOA ont disparu entraînant une perte de 25.000 emplois directs. 

Le secteur de la pêche et de l’aquaculture qui a été pendant longtemps l’une des principales sources de devises du pays a été doublement pénalisé par la crise économique internationale et la crise politique interne : la production a chuté de 50%. 

Très fortement tributaire des financements extérieurs, le secteur des BTP est agonisant : perte de 60% des chiffres d’affaires, disparition de 10.000 emplois directs et de 4 fois plus d’emplois indirects.

Les décisions prises vis-à-vis du secteur pétrolier et du secteur de l’énergie les amènent au bord de l’asphyxie avec le risque d’un effet systémique sur tous les secteurs économiques.

Le secteur tourisme sur lequel les impacts de la crise ont été perceptibles au début s’est progressivement relevé mais la nette reprise à laquelle elle s’attend cette année risque d’être annihilée par la fragilité d’Air Madagascar.

Le climat dans lequel évoluent les entreprises n’est pas propice au développement des affaires :

  • L’absence de visibilité sur le retour à la normalité freine considérablement l’investissement, y compris l’investissement direct étranger dont le pays a besoin pour la relance de l’économie et mine la confiance des donneurs d’ordre. Les tergiversations induites par une situation précaire nuisent à la bonne gouvernance et bloquent le développement de nouveaux projets.
  • L’insécurité illustrée par les faits divers hélas quotidiens rapportés par les médias, accentuée par les dysfonctionnements jusque là inédits rendus publics, porte préjudice aux entreprises qui en sont victimes, inquiète les chefs d’entreprises et leur personnel et fait fuir touristes et investisseurs.
  • La multiplication des cas de corruption et le racket organisé à tous les niveaux inhibent encore plus le secteur formel et favorisent la prolifération du secteur informel.
  • La solution de substitution à la raréfaction des ressources de l’Etat est la persistance du harcèlement fiscal et la multiplication des prélèvements illégaux au niveau des collectivités territoriales et des organismes parapublics, aggravant les difficultés des entreprises.
  • L’utilisation des organismes publics et des sociétés d’Etat à des fins autres que leur vocation statutaire est contraire à la bonne gouvernance et illustre d’avantage la dégradation du climat des affaires. Le partenariat public privé y sert le plus souvent d’alibi. Cette situation est une source de difficultés pour la reprise économique.

Face à l’enlisement du processus de sortie de crise, le GEM et les Groupements qui lui sont affiliés appellent les acteurs politiques à la raison et leur demandent de mettre en place un climat de sérénité garant de la reconnaissance internationale, de la relance de l’économie et de l’amélioration des conditions sociales de la population.

 

Antananarivo, le 20 avril 2012

 

Groupement des Entreprises de Madagascar (GEM)

  • ACELMAD: Association des Opérateurs de Radiotéléphonie Cellulaire Mobile de Madagascar
  • AMIC: Association Malagasy des Investisseurs en Capital
  • APB: Association Professionnelle des Banques
  • APEM: Association pour la Promotion de l’Entreprise à Madagascar
  • CCIFM: Chambre de Commerce et d’Industrie France Madagascar
  • FHORM: Fédération des Hôteliers et Restaurateurs à Madagascar
  • GAPCM: Groupement des Aquaculteurs et des Pêcheurs de Crevettes de Madagascar
  • GCAM: Groupement des Concessionnaires Automobiles de Madagascar
  • GEFP: Groupement des Entreprises Franches et Partenaires
  • GEPAM: Groupement des Entreprises Privées A Mahajanga
  • GOTICOM: Groupement des Opérateurs des Technologies, de l’Information et de la Communication
  • GO TO Madagascar: Groupement des Opérateurs Touristiques de Madagascar
  • GPCAD: Groupement Professionnel des Commissionnaires Agréés en Douanes
  • GPM: Groupement Pétrolier de Madagascar
  • JPM: Jery sy Paikady ho an’i Madagasikara
  • SEBTP: Syndicat des Entrepreneurs du Bâtiment et des travaux Publics
  • SIM: Syndicat des Industries de Madagascar