Améliorer le soutien au secteur tourisme

Le secteur touristique : un contributeur majeur à l’économie malgache

Le secteur du tourisme représentait avant la crise sanitaire 7% à 10 % du PIB selon les sources et était identifié comme un secteur prioritaire du développement. Avec plus de 44 000 emplois directs et 1 500 000 emplois dans l’ensemble de la chaine de valeur, il faut noter que ce secteur est une locomotive concernant les emplois de base et l’approche genre. Le tourisme faisait aussi bénéficier d’une manne de devise au marché financier malagasy. L’objectif de 2019 à 2023 était ainsi de pouvoir accueillir plus de 500 000 touristes internationaux par an et de développer les sites grâce à de grands investissements hôteliers, incluant des éco-lodges aux standards internationaux.

Les Impacts du covid19 sont dramatiques malgré les quelques mesures d’atténuation

Force est de constater que la pandémie mondiale de la covid19 a frappé en premier le transport aérien et maritime entrainant une réaction en chaine directe sur l’industrie du voyage et de tourisme - en faisant perdre 90% d’activité dès fin mars 2020 aux opérateurs touristiques et ce jusqu’à ce jour. Tous les acteurs du secteur subissant cette perte d’activité, 90% des salariés sont aussi au mieux au chômage technique, au pire ont été licenciés.

Le secteur a perdu, en 2020, peu ou prou 2 132 milliards d’Ariary de revenus qui généraient des salaires, des investissements et des impôts.

Des mesures salutaires d’atténuation ont bénéficié au secteur dès avril 2020 : report des charges sociales, report de paiement des factures Jirama, report des échéances fiscales. Ces mesures étaient indispensables pour la survie à très court terme des entreprises mais dès ce mois de janvier 2021, ces dernières vont devoir s’acquitter de leurs arriérés et de leurs factures « courantes », alors que les impacts de la crise sont encore présents dans ce secteur. L’absence de visibilité sur un délai de reprise des voyages pénalise toutes perspectives de projection d’entreprises.

Le secteur en 2021 et 2022 : la reprise sera plus que lente

Le secteur est aussi dépendant de facteurs exogènes tels que le fait que les déplacements aériens des vacanciers issus des marchés émetteurs vont se réduire à 3-5h de temps de trajet du domicile, ces déplacements seront essentiellement réduits aux pays bénéficiant des vaccins, bénéficiant d’assurance voyage (…). Les études internationales montrent que le retour à la normale du transport aérien ne se déroulera que courant 2023.

Ces facteurs compilés permettent aujourd’hui de comprendre que 2021 sera encore une année à moins de 25% de revenus et 2022 à moins de 50%.

Il est nécessaire d’améliorer le soutien au secteur

Les opérateurs se tournent vers leur autorité de tutelle afin de pouvoir agir sur :

  • Une approche sectorielle et spécifique des problèmes et enjeux du secteur Tourisme-Hôtellerie-Restauration. Deux points d’attention particuliers sont à surveiller et à améliorer tels qu’une fiscalité spécifique du THR et une amélioration de la gouvernance du foncier afin de sécuriser les investissements
  • Consolidation, en 2021-2022 et 2023, du dialogue Public-Privé afin d’aboutir à une gouvernance et au développement concertés et bénéfiques à toutes les parties prenantes
  • Prise en charge desarriérés de factures de la Jirama d’avril à novembre 2020 (bénéfices : la Jirama récupère ses revenus, les redevances communales et la TVA sont payés, la survie des établissements est pérennisée)
  • Prise en charge des charges sociales 2020
  • Subventionnement de l’Ontm afin de pouvoir assurer sa mission de promotion nationale et internationale
  • Création d’un corridor de tourisme d’affaire avec test PCR au départ et à l’arrivée (analyse en 24h)
  • Ouverture du tourisme au marché régional dès avril 2021 avec test PCR au départ (ou vaccin) et à l’arrivée (analyse en 24h)
  • Ouverture au tourisme international en Juin 2021avec test PCR au départ (ou vaccin) et à l’arrivée (analyse en 24h).

Soutenir les sociétés du tourisme, c’est soutenir les femmes entrepreneurs, les très petites et petites entreprises. De la survie des établissements dépend aussi la survie des éco-systèmes et de la biodiversité malagasy.Effectivement, en préservant les emplois du tourisme et de sa chaîne de valeur, la pression anthropique reste gérable alors que la destruction des emplois et des revenus liés au secteur accroit considérablement cette pression sur les éco-systèmes terrestres et marins.

Il est maintenant indispensable d’aider et soutenir le secteur afin que lors des prémices de la reprise internationale mi-2022, les emplois aient pu être préservés et que tous les opérateurs dont les micros entreprises, les petites et moyennes entreprises aux côtés des grands groupes, soient encore présents sur le marché et soient encore compétitifs et professionnels.